Antimanuel du Luxe

janvier 10, 2009

Le luxe



Le site internet d’un magazine bien connu m’a demandé il y a quelque temps d’écrire un article sur le thème de mon choix. Voici ci dessous le résultat. Bonne lecture !


C’est à la suite d’une interview de Jean Charles de Castelbajac que le sujet à traiter pour ce projet m’est venu. A la question : « qu’est ce que le luxe pour vous ? » Il nous répondit: « Le luxe c’est un confort, tant moral qu’intellectuel et surtout pas ce qui est démonstratif. » Réponse simple et limpide, mais qui hélas m’apporta plus de questions que de réponses. Après tout, le luxe, c’est quoi ? Qu’est ce qui le définit ? Est-ce un champ spécifique, comme pourrait l’être l’art ou la musique ? Une philosophie ? Une industrie ? Une recherche de qualité, de raffinement ? Et quand j’entendais le sociologue Maffesoli s’exprimer sur le sujet et dire « Pour un cubain, le luxe, c’est une bouteille de mauvais whisky », alors là je ne savais plus quoi penser.

La demande de rédiger ce billet sur un thème que l’on aurait soi-même choisi, tombait donc parfaitement. Je me suis dit que j’allais traiter le sujet du Luxe au travers d’une analyse argumentée, agrémentée d’interviews et d’enquêtes sur le terrain. Je contactais Eric Briones et Thomas Mondo, planneurs stratégiques et créatifs de PublicisetNous, pour qu’ils me parlent de leur expérience du luxe. De fil en aiguille, je me retrouvais donc avec quelques contacts chez Hermès et Boucheron et m’apprêtais à partir à l’assaut de l’industrie du luxe. Je préparais avec application mes questions concernant cette industrie, son attitude face à la crise, ainsi que les changements stratégiques de communication de certaines marques depuis quelque temps. Je me plongeais en parallèle dans certains textes philosophiques et littéraires qui traitaient de ce sujet, pour porter un éclairage. Je m’amusais lors de soirée avec des amis à lancer le sujet, ce qui ne manquait jamais d’électriser la pièce et les esprits. Le luxe ne laisse personne indifférent, certains le rejettent et le méprisent, parlant de dictature de l’apparence, tandis que d’autres y succombent à chaque instant, avec un plaisir jamais dissimulé. Pour l’un, le luxe est de se promener seul le long d’un chemin ensoleillé, pour l’autre c’est la Ballon bleu de Cartier. (Lisez la suite en cliquant sur Read More)

Et puis …, et puis je me suis alors souvenu des raisons qui poussaient les internautes à venir me lire et surtout, celles qui me poussaient à écrire. Je me suis rendu compte que la méthode que je prenais pour écrire ce texte ne me convenait pas et qu’aborder le luxe sous cet angle, m‘ennuyait profondément. La rédaction du magazine avait justement demandé, de traiter les sujets à notre manière et non pas comme l’aurait fait un journaliste. Proses et envolées lyriques n’étaient donc pas à proscrire. Donnez nous trop de liberté et nous en ferons des barrières. J’ai donc tout arrêté, pris mon appareil photo et suis sorti photographier ma propre vision du luxe. Pour l’écrit, je suis resté fidèle à ce que j’ai l’habitude de faire en mettant en avant le processus de création et les « backstages » de l’esprit. Photographier et écrire des instants de vie. On dit que Willy Ronis est le dernier photographe humaniste maintenant que Cartier Bresson et Doisneau sont morts, j’espère en tout cas que ce n’est pas vrai et que nos rues continueront d’être envahies de regards intelligents.

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No Comments

  • Reply Adelina janvier 10, 2009 at 11:00

    Belle photo! Comme toujours. Pour moi le luxe est comme l’élégance, indéfinissable et personnel. Mon luxe c’est la liberté, le temps et l’espace. La possibilité d’être chez soi partout dans le monde. Le luxe est chèr, mais tout ce qui est chèr n’est pas luxueux. Le luxe est indissociable de la rareté et du rêve. De ce point de vue une bouteille de mauvais whisky peut être le comble de luxe et une parure Cartier peut être un petit basique sans prise de tête.

  • Reply James Bort janvier 10, 2009 at 11:39

    Adelina – Bonjour matinal en ce samedi matin ou la température approche les -10° sur Paris… Entièrement d’accord avec toi car je partage cette idée que le temps et l’espace sont les 2 facteurs les plus importants dans une vie. Mais cette approche du luxe et plus philosophique.

  • Reply Venance janvier 11, 2009 at 3:51

    Comme toujours, beau tableau!!. Je partage votre point de vue. Le luxe ne se définit par un coût, mais plutôt par sa capacité à nous faire ressentir des émotions: tes tableaux sont donc, entre autres, mon luxe.

  • Reply Alline janvier 12, 2009 at 1:16

    Peu importe les couleurs dont se pare le luxe… elles sont propres à chacun… et quelques soient ses différentes parures… le luxe à cet attrait de faire rêver… mais permet aussi de s’envelopper de bonheurs présents… sans penser à demain… s’envoler vers ses rêves dans la magie d’une goutte de pluie… ou l’éclat d’une émeraude…

  • Reply Benjamin janvier 14, 2009 at 10:37

    Oui mais vois-tu j’ai juste l’impression que tu n’as pas donné TON point de vue. Enfin c’est vrai quoi, j’ai l’impression d’être resté sur ma fin. Moi j’aurai bien aimé savoir ce que TOI, tu penses du luxe … même si je sais pertinemment que ce n’était pas ce qui t’étais demandé 🙂

  • Reply James Bort janvier 15, 2009 at 12:41

    Benjamin – Ce n’est pas faux ce que tu dis, j’aurais peut être dû préférer le silence car je ne suis pas arrivé à une réponse qui me satisfaisait. J’ai toujours eu cette même réflexion sur l’art, qu’est ce que l’art ? Qu’est ce qui le définit ? Sans avoir jamais eu de réponse pertinente. J’ai projeté ces questions sur le luxe et je me suis retrouvé face à un mur. J’ai préféré la porte de sortie cette fois ci.
    Bien à toi.

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