John Lobb

mai 19, 2010

L’histoire a commencé par un mail que j’ai reçu de la maison John Lobb et qui me disait en substance : « Nous voudrions réaliser un projet avec vous ». Premier contact, premier uppercut. Le sentiment primaire de fierté totale et absolue étant retombé, je commençais à recouvrer mes esprits et réfléchissais à ce qui m’arrivait. J’avais bien sûr entendu parler de cette maison fondée à St James Street à Londres il y a un peu plus de 150 ans et qui pour moi incarne le parfait aboutissement de l’artisanat de luxe, mais je voulais en savoir plus. Pour ce qui est du projet, je vous en parlerai très prochainement !

Avant toute chose, j’ai demandé à découvrir les ateliers de fabrication. J’aime comprendre le processus de fabrication, les différents métiers qui composent la chaine de création et les personnes qui ont fabriqué ces produits. J’assouvissais tout simplement ma curiosité insatiable, être une petite souris et me faufiler partout où je le souhaite.

Voilà comment je me suis retrouvé dans ces ateliers. Comme j’ai pu le faire chez Christian Dior, Van Cleef et d’autres, j’ai pris le temps de contempler ce lieu et les personnes qui y travaillent. Je découvrais cet endroit, lentement et en silence, avec juste le clic de mon appareil photo qui m’accompagnait toujours et le tapotement de mes doigts sur mon Iphone pour prendre des notes.

Pour comprendre un peu les étapes de fabrication d’une chaussure, je vais essayer de vous présenter chacune d’elles. L’histoire de ces chaussures commence avec la « forme », cette sculpture est créée à partir d’une bûche en bois dans laquelle est sculpté le pied du client après avoir pris son empreinte.

Tout doucement la forme du pied apparait. On sculpte, on taille, on lime, on ponce pour aboutir à la forme idéale.

A partir de la forme, sont créées les paires d’essayage. Elles sont en cuir ou en polyuréthane transparent pour permettre de voir la position du pied à l’intérieur.

Isabelle, Karine et Liz sont apprêteuses. Elle assemblent les pièces de cuir.

Une fois l’apprêtage terminé, la semelle est cousue à la main avec une alène et un fil de lin poissé réalisé par l’artisan.

Les muscles se tendent comme le fil. Inlassablement les gestes se répètent, précis et puissants.


La dernière étape se fait avec l’artisan cireur qui nettoie la chaussure, la nourrit et la protège avec une crème.

La cave abrite 3000 formes de tous les clients actuels de la maison John Lobb, un lieu étrange et troublant.

La dernière photo clos le reportage telle une signature. Si vous le souhaitez, vous pouvez retrouver d’autres photos sur Puretrend.
J’espère que ce petit reportage vous a plus. N’hésitez surtout pas à m’écrire si vous avez des questions.
Bonne journée à tous !

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23 Comments

  • Reply sarah babille mai 19, 2010 at 8:27

    On n’oublie que ce métier est un travail d’artisan passionné. QU’il est précieux et qu’il devrait perdurer. En fait, on ne s’impose pas chausseur.
    Tes photos et les mots qui l’accompagnent donnent envie d’en savoir plus.
    Un fois encore, Bravo !

  • Reply James Bort mai 19, 2010 at 8:36

    sarah babille – Merci beaucoup Sarah. J’aime parler de ces métiers, de ces talents dont le savoir-faire tend à se perdre, non par nostalgie mais au contraire par soucis de modernité. Quand je fais ces reportages c’est avant tout pour parler de l’avenir de ces métiers qui à mon avis est beaucoup plus radieux qu’on le croit.
    Merci et bonne journée !

  • Reply SLIMANI mai 19, 2010 at 9:16

    BoNjour James,

    merci mille fois
    à plus tard car je n’ai pas fini de savourer ce voyage.

    salutations et congratulations pour votre projet futur avec JOHN LOBB.

  • Reply Olivia (à Paris) mai 19, 2010 at 9:17

    Incroyable toutes ces étapes dont on ne se doute pas! J’adore le travail artisanal, faire quelque chose de ses mains, prendre son temps, couper, assembler, ton billet a été un vrai régal.

  • Reply James Bort mai 19, 2010 at 9:23

    SLIMANI – Bonjour et merci beaucoup pour ce message d’encouragement qui m’enchante ! Excellente journée.

    Olivia (à Paris) – Je suis le premier étonné quand je découvre ces ateliers de voir qu’il y a autant d’étapes et de temps passé pour réaliser ce type de création. En tout cas je suis vraiment ravi que cela te plaise. Bonne journée !

  • Reply Khaïra mai 19, 2010 at 9:52

    passionnant pour la passionnée d’artisanat que je suis !
    « Les muscles se tendent comme le fil. Inlassablement les gestes se répètent, précis et puissants. »
    = et c’est bluffant comme tes photos expriment parfaitement cette précision et cette puissance

    félicitaions, c’est amplement mérité !

  • Reply Lousia mai 19, 2010 at 2:13

    Intéressante visite. Photo préférée : La 4ème en partant de la fin. (Pourquoi faire simple ?)
    Je veux la même avec tout qui dégringole des étagères.

  • Reply Le taulier mai 19, 2010 at 2:41

    Merci pour ce sujet instructif, je m’en vais le twitter de ce pas…

  • Reply James Bort mai 19, 2010 at 3:45

    Khaïra – Merci beaucoup, je suis content de partager mon regard avec des passionnés. Tes mots me touchent beaucoup. Bonne journée et à bientôt.

    Lousia – C’est vrai que cette pièce où s’accumulent ces milliers de formes est impressionnante. On y voit les noms d’acteurs, de politiciens et d’anonymes. C’est fascinant.

    Le taulier – Merci beaucoup, je m’en vais te rejoindre sur Twitter alors ! 🙂

  • Reply Miss Nahn mai 19, 2010 at 4:28

    Voilà une des raisons pour lesquelles j’aime tant les chaussures. Ce métier est fascinant.
    Et puis l’odeur du cuir, du bois et des cires…

  • Reply Tweets that mention James Bort » John Lobb -- Topsy.com mai 19, 2010 at 5:57

    […] This post was mentioned on Twitter by James Bort. James Bort said: Mon voyage au cœur des ateliers de la maison John Lobb > http://2doc.net/p29mf (avec un lien qui fonctionne) […]

  • Reply jean-pierre mai 19, 2010 at 6:12

    Les mots des commentaires sont justes et les images semblent appuyer avec délicatesse sur le sens de chacun un regard hésitant pour que l’instant devienne ce moment qu’on espère parce qu’on le sait discret.

  • Reply sofiasophie mai 19, 2010 at 9:45

    Super!
    moi qui adore les chaussures et qui m’interresse de prés à l’artisanat textile ou chausseur, ça m’a fait plaisir de lire ce post!

  • Reply Elikia mai 20, 2010 at 12:30

    Il est quelque peu singulier, de voir la beauté en état de labeur et de création pour parvenir à l’excellence cirée.
    Quel bel aperçu !

  • Reply James Bort mai 20, 2010 at 10:02

    Miss Nahn – « Et puis l’odeur du cuir, du bois et des cires » Ces odeurs sont comme des madeleines de Proust, chacune me renvoie à de doux souvenirs. Merci à toi et bonne journée !

    jean-pierre – Merci beaucoup ! 🙂

    sofiasophie – Il va y avoir d’autres reportages sur des créateurs de chaussures, donc à très bientôt ! 🙂 PS : tes dessins sur vraiment super.

    Elikia – C’est vrai que le labeur de l’homme est très photogénique. Le corps en action et souffrant est un sujet intarissable. Merci beaucoup et bonne journée !

  • Reply caro mai 20, 2010 at 12:29

    Merci pour ces belles images et pour les mots très justes qui les accompagnent. C’est toujours un plaisir de découvrir les talents (hommes et choses) à travers ton objectif.

  • Reply Paul A. mai 20, 2010 at 8:06

    La lumière des photos est splendide.

  • Reply Bruce mai 21, 2010 at 11:24

    Il est quelque peu singulier, de voir la beauté en état de labeur et de création pour parvenir à l’excellence cirée.
    Quel bel aperçu !

  • Reply laure K mai 25, 2010 at 3:43

    La main et l’esprit….
    Toujours admirative des corps de métier qui travaille la matière, fabuleux voyage grâce à tes photos, James;

    A bientôt,

  • Reply James Bort mai 25, 2010 at 9:06

    caro – Merci à toi pour ton message, je suis ravi que cela te plaise !

    Paul A – Merci !

    Bruce – Souffrance et travail sont révélateurs de beauté c’est vrai.

    laure K – Merci beaucoup Laure, c’est un plaisir de te retrouver ici 🙂 A très bientôt j’espère !

  • Reply James Bort » Patek Philippe « Des gestes » novembre 13, 2010 at 10:30

    […] les ateliers Christian Dior, les joaillers chez Van Cleef & Arpels, ou les apprêteuses chez John Lobb, chaque geste porte en lui une histoire, une force, une énergie qui donnent sens à la […]

  • Reply Gentleman's Gazette février 13, 2011 at 5:42

    Thanks for these interesting pictures! Do you know how many pairs John Lobb Paris produces a year?

    Thanks, le.gentleman

  • Reply John Lobb & me, histoire d’une co-création | James Bort février 21, 2011 at 11:10

    […] C’est donc après des mois d’une collaboration passionnée, de nombreux rendez-vous et d’échanges, des croquis, des essaies, que j’ai le plaisir de vous présenter le fruit de ce travail. La résultat de cette co-création avec le plus prestigieux fabriquant de chaussures au monde est tout simplement … une paire de chaussures ! Mes premiers pas au cœur de cette maison avaient commencé par ce reportage. […]

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